Panique

Un silence féerique régnait dans la forêt. Les daims et autres animaux se déplaçaient calmement lorsqu’un vent étrange, frais et doux se leva. Ils l’ignorèrent aux premiers abords. Rien de surprenant, du vent a ce moment de la journée ou le soleil se glissait lentement sous ses draps pour la nuit. La vitesse du vent commença à augmenter de façon notoire et plutôt inquiétante. Les animaux dressèrent les oreilles, certains commençaient déjà à s’agiter. Ceux qui pouvaient grimper aux arbres le faisaient déjà. Le temps que les quadrupèdes ne se décident à chercher un refuge, la terre se mit à trembler, une vague énorme se profila a la cime des arbres avant de s’abattre violement et avec fracas dans tous les sens. Des cris d’animaux retentirent en écho à ceux des habitants des villages déjà frappés par le cataclysme.

<Forêt-Rencontre

Etalé à plat ventre sur des lianes resserrées en hamac shoshi s'était endormi depuis déjà une demi heure. Foerto s'agitait sur lui, le piquait sifflai dans ses oreilles, juste a temps.
Shoshi se réveillait enfin les yeux enflés. Il ne réalisait pas ce qui se passait ou du moins pas encore. L'air autour des deux compagnons s'humidifiait trempant la chemise de 100% coton de shoshi qui étonné releva la tête.
Foerto a présent était devenu intenable il tirait de ses pinces shoshi qui bouche bée regardait venir devant lui la vague énorme.
Il s'empressa d'attacher Fœrto son dos avant de se faire balayer par les flots tel un fétu de paille. La marée emportait tout sur son passage, les tigres affolés s'agrippaient aux tiges des arbres dont les cimes étaient presque submergées.
Seules les oiseaux, véritables chanceux du jour, semblaient hors de danger. Mais même dans les rangs de ces veinards les flots avaient faisaient des malheurs. On entendait en effet les cris désespères des certains d'entre eux qui tournoyaient autour de ce qui il y a quelques instants était leur nid. Sûrement pleuraient-ils leurs oisillons qui n'aillant pas pu s'échapper, ont perdu la vie sans n'avoir jamais goûter a ce plaisir ultime qui est de voler.
Shomari se débattait contre les flots et évitait au maximum de se faire embrocher par les arbres.
*Purée qu'est-ce qui ce passe ......*
Il s'efforça de rester sur le ventre afin de permettre a Fœrto de respirer.
La vague les emportait et au loin il vit un désastre qui lui retourna l'estomac: Le village était dévasté.
Les flots n'en avaient fait qu'une bouchée. Il s'efforça de nager le pus vite possible espérant sauver tout ce qu'il pouvait trouver.
La marée elle continuait son œuvre destructrice .Elle n'allait pas tarder a atteindre le cercle des chênes, un endroit mythique ou jamais la température très agréable ne varie. C’est à ce lieu, sur un ancien chantier de guerre, qu'a été établi après le conflit des Dieux, le cimetière sacré. En ces lieux avaient été ensevelis tous les rois, les héros, mais aussi tous les fils et les filles des esprits, qui avaient trouvés la mort lors de la guerre.
Jusqu'au bout de la foret retentissaient à présent les cris d'hommes et d'animaux qui, surpris par les flots, se débattaient désespérément pour échapper a cette ombre mortelle

Ce fut bien des minutes plutôt que Shoshi se réveilla sur une élévation que marée avait formée au passage. Il sentait une masse se former au sommet de son crâne et presser son cerveau tel un gros citron.
Se relevant non sans peine il tenta vainement de d’épousseter le sable qui s’était collé sur lui formant une couche pâteuse. Un instant le sol frémit et il sursauta, faisant volte face il aperçut le pauvre Foerto qui s’époumonait en tentant d’évacuer la boue qui manquait de l’asphyxier.
Shomari tourna la tête et regarda autour de lui. Tout était sans dessus dessous. On pouvait presque entendre la nature vociférer, plaintif ; brisant le silence qui a pareil moment faisait germer en Shoshi une sensation morbide.
*Qu’a-t-il bien pût se passer je n’ai souvenir que de cette vague, et cette vision chaotique…*
« Dis Foerto t’a pu apercevoir quelque chose qui pourrait expliquer un pareil désastre ? »
«…. Non ?…Je me disais bien que tu ne pouvait pas avoir vu grand-chose, d’ailleur vous les scorpions vous ne voyez jamais rien alors… »
Foerto ne semblait pas apprécier cette dernière remarque et fondant sur les chevilles de son compagnon, lui assena d’un coup une quantité industrielle de piques.
Shomari mis un genou à terre et s’exclama :
« T’es malade ! »
Voyant que l’arachnide revenait à la charge, il céda à la prudence et prenant ses jambes à son cou, il dévala le sentier boueux, le scorpion toujours sur ses talons.

Shomari détalait, vociférant à tu tête :
« Arrêtez-le, il est fou l’animal ! »
Il n’avait même pas remarqué la masse qui devant lui avait surgi et alors abattirent sur lui deux énormes pattes qui le projetèrent quelques mètres plus loin. Reprenant ses esprits il ouvrît grand les yeux et se trouvait face a un ours qui, nasillant bruyamment, tournait autour de lui.
Ses yeux injectés de sang lui lançaient des regards menaçants.
Voyant que la bête féroce s’apprêtait l’attaquer, il se ravisa. Sautant sur ses pieds il écarta les mains en disant entre les dents :
« Je suis vraiment désolé mon gars mais…. »
De la fumée s’était formé sur chacune de ses deux mains et en commençaient à prendre forme.
« …mon heure n’est pas encore venue ! »
Fermant les yeux un instant il les rouvrit d’un coup et il avait semblé qu’à cet instant un éclaire s’était formé.
Ramenant les mains sur lesquelles on à présent observer que les masses fumigènes s’affinait, s’effilaient et on aurait dit qu’ils prenait la forme de sabres.
L’ours apparemment stupéfié avait fait quelques pas en arrière, grognant férocement, on pouvait presque sentir s’es cordes vocales vibrer de rage.
Shoshi avait baissé légèrement la tête, son regard avait pris une teinte meurtrière.
Il serra les mains et s’apprêtait à passer a l’attaque lorsqu’il sentit une force le bloquer.
Il baissa alors la tête et remarqua à ses pieds deux anneaux de fumée brune. Reconnaissant là la magie de son compagnon il se tourna violemment et hurla d’une voix si terrifiante que l’ours même s’était figé un instant.
« Arrête ! Tu ne voix pas qu…. »Il s’était fait interrompre par une voie qui dans sa tête hurlait aussi :
« Tu ne vois pas que cette bête n’en a pas après toi espèce de brut ! »
« Shomari tu avait juré de ne plus tuer. Tourne toi et regarde sa tanière »
Shoshi ne bougeait plu et sentant ses forces s’amoindrir il grognait de rage.
Il se tourna alors et, comme par magie, sa haine s’envola. Il abaissât les bras.
L’ours s’était mis en retrait car auprès de lui un ourson était venu se réfugier, s’accrochant à sa patte dont il dépassait à peine la moitié.
Shoshi remarquait à présent que l’animal était blessé, une branche d’arbre certainement décrochée par la marée s’était enfoncé dans au niveau de sa cuisse et la faisait saigner.
L’ours voyant qu’il faiblissait et craignant qu’on n’en profite pour leur faire du mal à lui et à sa progéniture avait certainement juste voulu se défendre.

De la colère envahissait de nouveau Shoshi mais cette fois contre lui-même.
Il se demandait comment son instinct de survie avait-il bien pu le pousser à commettre une bêtise pareille. Se tournant vers Foerto il baissa la tête.
Fermant soudainement le point à nouveau il reforma une masse fumigène grisâtre.
Foerto le vît contracter le bras et plier la main et s’écria
« Shomariii ! »
Tout se passa très vite. Shomari se retourna avec violence, l’ours pris au dépourvu recula a peine d’un pas. Foerto vît avec effroi son monstre de compagnon lancer et ramener le bras en un éclaire.
L’animal d’un mouvement brusque de la patte avait désespérément projeté son petit en arrière et alors un cri atroce déferla et ébranla même les arbres environnants.
Le calme retomba. Seules les gémissements du petit ourson brisaient le silence.
Le scorpion ne voulait pas admettre que ce qui venait de se passer.
Il entendait le monstrueux Shoshi murmurer encore dans sa tête :
« Force du Très Haut, puisse divine de la nature, j’en appelle au service de ton djinn… »
Foerto ne voulait plus regarder. Il se sentait coupable, coupable de n’avoir pas vu,
Coupable de n’avoir rien fait. L’ourson pleurait encore. Il était temps d’agir,
Il fallait arrêtait ce fou.
Ouvrant les bras il se figea stupéfait : L’ours était en vie, couchée, son petit à côté.
Elle regardait sa patte de laquelle la branche avait été délogée.
Shoshi de son côté finît son incantation :
« ….être de lumière viens à mon aide, vois la justice de mes pensés… »
Pliant le bras il lança de nouveau vers l’ours en disant :
« …..et agis ! »
Aussitôt la blessure de l’ours se referma.
Se tournant alors vers Foerto qui était resté là sans bouger, il lui dit :
« S’est fini, on s’en va »

Les vagues se calmèrent enfin... Lentement, le niveau de l'eau commençait à descendre révélant le désastre que les vagues ont laissé derrière elles. Les animaux autant que les humains semblaient totalement perdus, ne sachant plus quoi faire ni ou reprendre ce qui reste de leur vie après le désastre.